L'éditorial

     Certains éditoriaux sont plus difficiles à écrire que d’autres. Celui-ci appartient sans conteste à cette catégorie. Car ce 40e numéro de Place Publique sera le dernier. Il marque la fin d’une singulière et passionnante aventure éditoriale commencée en 2009. La naissance de cette revue de réflexion et de débats centrée sur l’agglomération rennaise n’avait été permise que par le soutien financier de la collectivité, Rennes Métropole ayant souhaité accompagner l’arrivée de Place Publique dans la capitale bretonne, deux ans après sa création par Thierry Guidet à Nantes. En ce début d’année 2016, la collectivité a informé l’association Place des Débats, éditrice de la revue, de sa volonté de réduire très significativement son soutien dès cette année, pour des raisons qui lui sont propres. Cette décision inattendue a placé la revue face à une équation financière insoluble.

     En dépit de nos efforts, il n’a pas été possible, sur un temps court, de trouver des financements privés à hauteur du désengagement annoncé. Bien que la qualité éditoriale de notre publication soit régulièrement saluée par ses lecteurs, elle n’a pas suffi à convaincre des partenaires privés de nous apporter leur concours. Aucune des entreprises, nombreuses, que nous avons contactées, n’a souhaité s’engager durablement à nos côtés, faute de modèle économique établi. C’est donc avec réalisme et beaucoup de tristesse que le conseil d’administration de Place des débats a décidé d’arrêter la publication de la revue.

     Ce 40e et ultime numéro a été réalisé avant que cette décision soit connue. Son sommaire reflète parfaitement les valeurs défendues depuis notre création : du débat, de l’analyse, des expertises partagées sur les questions urbaines au sens large. Le dossier, consacré à la création contemporaine à Rennes, révèle toutes les richesses, mais aussi les fragilités du bouillonnement local auquel, à notre place, nous avons également contribué.

     Si la revue disparaît, la mémoire de Place Publique, elle, demeure, et pour longtemps, grâce au numérique. Ironie de l’histoire, nous venons de mettre en ligne un nouveau site internet entièrement repensé, qui propose, grâce à un moteur de recherche exclusif, un accès performant à l’intégralité des articles - plus d’un millier ! - publiés depuis plus de six ans. Il sera donc toujours possible de consulter cette véritable encyclopédie urbaine rennaise, en accès libre. Une mine d’informations sur la ville, son histoire, ses acteurs et ses projets.

     Rédacteur en chef depuis juin 2013, je tiens ici à remercier toutes celles et ceux qui ont contribué à la richesse de la revue : les membres du comité de rédaction, toujours impliqués, curieux et exigeants, les universitaires, journalistes, citoyens engagés, qui apportaient une diversité de points de vue bienvenue à nos débats. Vous, lecteurs, réguliers ou occasionnels, qui avez témoigné à de nombreuses reprises de votre attachement à Place Publique. Rennes Métropole, enfin, sans qui ces milliers de pages n’auraient pu être écrites, ainsi que les groupes privés Engie, Cofely et Legendre, qui, dans la discrétion et sans contrepartie, nous ont apporté depuis 2014 un appréciable soutien financier.

     Merci aussi au conseil d’administration de Place des Débats, en particulier à son président Olaf Malgras, toujours disponible et enthousiaste, et à mes deux prédécesseurs, Bernard Boudic et Georges Guitton, pour leur confiance et leur investissement. Je tiens à saluer tout particulièrement le talent de notre directrice artistique, Laure Bombail, dont la créativité a beaucoup apporté à la revue depuis son arrivée à mes côtés à partir du numéro 25. Merci aussi à notre imprimeur, Cloître, innovant et performant, et à notre routeur, Handirect, réactif et efficace.

     La ville, elle, ne cessera pas de s’écrire. Les projets urbains sont loin d’être achevés. Journaliste à Rennes, je continuerai à me passionner pour leurs évolutions.

     Merci de votre fidélité et à bientôt.