À l’eau ! Réconcilier les villes avec leur fleuve est décidément au programme. Si Paris y réfléchit, Lyon, après les berges du Rhône, vient de décider de mettre en valeur celles de la Saône. La communauté urbaine a dévoilé sa vision pour les rives qui offriront d’ici la fin 2013 une promenade verte et artistique. Plusieurs paysagistes, maîtres d’oeuvre et artistes ont travaillé afin de développer une promenade verte et originale s’appuyant sur la création d’oeuvres symboliques, d’espaces de repos et de balades piétonnes. Forte du succès de l’aménagement des berges du Rhône, la collectivité va réaménager les quinze kilomètres de berges entre le quartier Confluence, au sud de la ville, et la commune de Rochetaillé- sur-Saône, au nord, en empruntant le centre-ville. Huit séquences urbaines seront distinguées et confiées à treize artistes chargés de réaliser des oeuvres à la portée de tous.

Angers poursuit la même voie: le projet Berges de Maine, sur les rails depuis déjà deux ans, se concrétise. Depuis plus de 8 mois, trois équipes internationales d’architectes et d’urbanistes ont planché sur l’aménagement de ce périmètre de 320 ha, proposant des solutions pour faire disparaître la balafre autoroutière qui coupe la ville en deux. C’est François Grether qui vient finalement d’être retenu, le plus prudent de tous dans les transformations proposées de la voie rapide mais pas le moins audacieux puisqu’il a imaginé de nouveaux franchissements de la rivière dont une passerelle allant jusqu’aux pied du château.

On aura connu le retour de la « mode » du tramway dans les villes après qu’ils en furent chassés. Dernière tendance en vogue: les téléphériques urbains, et pas tellement là où on pourrait les attendre! Après Londres, Rio, Barcelone ou encore Grenoble, Brest s’est distingué en annonçant la réalisation pour 2015 d’un téléphérique qui couvrira une distance de 410 mètres au dessus de la Penfeld, le fleuve côtier traversant la ville, et sera perché à une hauteur de 60 mètres. Il va relier la rive gauche de Brest au futur quartier des Capucins. Ce mode de transports en commun vient en complément du bus et du tram, et sera bien sûr aussi touristique, conçu également pour supporter un vent de 120 km/heure pas si rare sur la pointe bretonne…

Paris serait la deuxième ville à s’en doter à échéance 2016. Une étude vient d’être lancée portant sur la liaison par téléphérique urbain de Créteil- Pointe-du-Lac à Villeneuve-Saint-Georges (94) en passant par Limeil- Brévannes. Une solution de transport douce et économique qui mettrait les deux villes à moins de 15 minutes. Impressionnée sans doute par le succès du Métrocâble de Medellin en Colombie, l’agglomération parisienne serait donc séduite par les avantages techniques de cette solution de transport : frottements limités de l’installation (faible consommation d’énergie), motorisation électrique sans gaz à effet de serre ou nuisance sonore, mise en place rapide d’autant plus intéressante qu’elle permet de franchir sans les couper des ouvrages d’art qui sont précisément très dense ans ce secteur.

Les spécialistes en renouvellement urbains redoublent d’ingéniosité pour doter d’anciens espaces en déshérence de nouvelles fonctions comme à Nantes où des éco-bureaux nomades s’installent dans un ancien karting. Pour répondre aux besoins des jeunes entreprises créatives locales souhaitant des bureaux à moindre coût, l’architecte Jean-Louis Berthomieu a imaginé des modules qu’il a installés dans une friche industrielle sur la pointe ouest de l’île de Nantes. La collectivité cherchait en effet une solution pour reloger à des prix raisonnables les entreprises créatives installées sous les halles Alstom qui entame sa transformation en école des Beaux-Arts. Depuis le début de l’année, une petite centaine de créatifs s’est donc installée confortablement sous un hangar réhabilité pour l’occasion. On y développe un « esprit village »: l’inclinaison des boîtes donne l’aspects de rues italiennes avec création de petites placettes végétalisées.

Autre renouvellement, dans le sud cette fois, avec la mise en vente des terrains militaires de Francazal (proche de Toulouse) pour réaliser un futur « Hollywood » européen. Cette vente va permettre l’implantation d’un géant américain de l’industrie du cinéma, Raleigh. Ses studios, qui revendiquent le rang de premier exploitant de studios de cinéma indépendants aux Etats-Unis se sont laissés convaincre par un architecte local, Bruno Granja, depuis devenu leur partenaire. Ce serait le plus important site de production en Europe

Rio de Janeiro, qui doit accueillir plusieurs événements d’envergure mondiale d’ici à quatre ans (Mondial de foot en 2014 et des JO en 2016…), s’est lancé dans un vaste programme de travaux et de réhabilitation. Mais les emblématiques favelas qui accueillent plus d’un million d’habitants continuent de grossir en dépit des efforts de la municipalité pour les réduire. Dernièrement les résidents ont rajouté des étages, « verticalisant » de plus en plus les favelas. Rien ne semble décourager les habitants pris dans un mouvement croissant d’augmentation de la population – près de 30 % en 10 ans – face à une croissance de seulement 7 % de la superficie de la ville. De quelle manière? Par l’ajout anarchique d’étages. Ainsi un « immeuble » non autorisé, construit en 2009 à Rocinha, une des plus grandes favelas de Rio, compte onze niveaux.

À Madrid, la pollution lumineuse est telle qu’il est presque impossible d’apercevoir les étoiles. Pour les voisins des pharmacies ouvertes de nuit, il semble même impossible de trouver le sommeil, la lumière verte et irréelle des enseignes envahissant les appartements voisins. Sensible à ces questions, le collectif de créatifs espagnol Luzinterruptus a réalisé une ingénieuse installation urbaine intitulée « Mutant weeds ». À proximité des pharmacies ouvertes de nuit, ils ont créé à même le sol des surfaces aux allures de gazon lumineux faites de petits tubes fluorescents, comme si l’étrange lumière verte des enseignes faisait croître une forme nouvelle de végétation urbaine. Ces artistes veulent pointer du doigt l’incohérence avec une touche d’humour.

Deux initiatives très différentes donnent à réfléchir sur le concept de « ville à la carte ». La firme Ikéa, d’abord, qui vient de se mettre au concept de « maison préfabriquée », Ikéa Activ. Dans cette maison de 70 m², outre un mobilier entièrement fournis par Ikéa lors de l’achat, on trouve chambre, salle de bain, cuisine-salle à manger, salon, rangements extérieurs, terrasse et « carport », le tout avec un système d’économie d’énergie pour réduire la consommation d’électricité et d’eau. Montant? Près de 62000 €. Quand on pense à la standardisation des intérieurs issue de la démocratisation du prix des meubles de la firme… on craint pour l’avenir des formes urbaines.

de comparer les services publics et de faire leur marché de service. Depuis le lancement de la plateforme « Jamfor » (comparer, en suédois), les habitants de Stockholm peuvent comparer les services publics et privés en fonction de critères bien précis. La transparence totale est le maître mot de cette initiative, qui offre une vision originale de l’ouverture des données à la suédoise. Piscines, terrains de sports, écoles, bibliothèques, mais aussi associations d’aides au logement, aides à domicile, cimetières… 4000 services publics - mais aussi privés - passent désormais au crible de Jämfor. L’objectif? Fournir aux citoyens un outil efficace pour les aider à choisir les services qui leur conviennent le mieux sur l’ensemble du territoire. La véritable innovation consiste en effet à pouvoir comparer ces services entre eux, grâce à l’évaluation des citoyens euxmêmes. La catégorie la plus populaire? Les écoles… On compare le nombre de professeurs avec le nombre de classes et d’élèves par classe, ou encore l’attitude des professeurs…

La start-up espagnole Via Inteligente teste actuellement iPavement en plein coeur de Madrid. Le concept? Une dalle intelligente directement intégrée dans la chaussée, équipée d’un microprocesseur connecté au wifi et bluetooth, qui permet aux détenteurs d’un smartphone de connaître les principales attractions à proximité. iPavement offre ainsi sept applications différentes parmi lesquelles Via Sound, pour accéder aux concerts et livres de musique accessibles à proximité, Via Book, une librairie digitale mettant en avant les oeuvres des acteurs locaux ou encore Via Coupons, qui offre des réductions dans les échoppes alentour. La valeur ajoutée pour les villes: l’application Analytics iPavement analyse les statistiques d’usage et d’accès des piétons pour optimiser la gestion de l’espace public par la collectivité.